EPILEPSIE de l'ADULTE
Décharges électriques excessives dans un groupe de neurones du cortex
Clinique:
Epilepsie focale (60% des cas):
le foyer est situé sur une zone d'un hémisphère cérébral.
mouvements convulsifs d'un membre: crise de Bravais-Jackson.
ou activité motrice coordonnée, pouvant aller jusqu'à une fugue inconsciente.
ou hallucinations visuelles, auditives, tactiles.
ou phénomènes sensitifs paresthésies, ..
ou phénomènes affectifs, bouffées émotionnelles, violences, rires, ..
ou impression de déjà vu.
ou troubles végétatifs, tachycardie, hypotension, diarrhée, ..
ou état crépusculaire avec sensation d'étrangeté.
la conscience est le plus souvent conservée.
durée de la crise: de quelques secondes à quelques heures.
une crise partielle peut se transformer en crise généralisée.
Epilepsie généralisée (30% des cas):
la décharge diffuse dans les 2 hémisphères.
un cri peut inaugurer la crise.
chute avec perte de connaissance.
puis phase tonique avec contracture musculaire et apnée; pendant 10 à 30 sec.
puis phase tonico-clonique, pendant une 30 aine de secondes.
(ce sont des contractions des muscles des membres, du tronc et du visage)
puis phase résolutive avec hypotonie musculaire et confusion.
cette phase résolutive s'accompagne de respiration bruyante.
une cyanose peut accompagner la phase tonique.
la salivation ou la perte des urines sont des signes moins spécifiques.
une morsure de langue peut survenir pendant la phase tonique.
la fréquence cardiaque augmente de plus de 30% pendant et après la crise.
durée de la crise: 2 à 5 minutes (> 5 min., c'est un état de mal épileptique).
la fin de la crise est marquée par la phase de confusion post-critique.
celle-ci dure quelques minutes à quelques heures, avec respiration stertoreuse.
le patient n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé avant la crise.
autres formes d'épilepsie généralisée:
épilepsie-absence surtout chez l'enfant > 5 ans et chez l'adolescent.
crises atoniques, elles provoquent une chute.
crises myocloniques des membres sans perte de conscience.
spasmes infantiles.
Les auras épileptiques:
ce sont des prodromes qui annoncent parfois les crises:
auras végétatives: palpitations, épigastralgie, troubles vasomoteurs, ..
auras sensorielles: hallucinations visuelles, auditives, cénesthésiques, ..
auras psychiques: sentiment d'étrangeté ou angoisse ou impulsions, ..
Facteurs déclenchants:
manque de sommeil, jeûne, fatigue, stress.
effort physique intense.
chaleur de l'atmosphère ou fièvre.
émotion forte.
bruit intense.
lumières clignotantes.
alcool, drogues, excès de caféine.
Complications:
troubles cognitifs, surtout dans les épilepsies temporales.
les troubles cognitifs sont aggravés par certains médicaments.
psychose post-critique, c'est un trouble psychiatrique mais qui régresse.
les récidives peuvent être dues à une mauvaise observance.
chute, accident de la route ou noyade au cours d'une crise.
pneumopathie d'inhalation, l'inhalation ayant lieu pendant la crise.
troubles psychologiques dus au fait que la crise peut surprendre à tout moment.
état de mal épileptique.
mort subite inexpliquée de l'épileptique.
X une convulsion unique n'est pas une épilepsie, il faut au moins une récidive.
X à différencier d'une syncope associée à quelques clonies ou à une perte d'urines.
X ne pas confondre avec des dyskinésies, des myoclonies non épileptiques.,
X ne pas confondre avec une crise psychogène non épileptique:
souvent déclenchée par une émotion ou par la fatigue.
patient yeux fermés, ou convulsions, parfois même opisthotonos.
pas de tracé épileptique sur l'ECG au cours d'une crise.
la vidéo-électroencéphalographie peut confirmer le diagnostic.
elle est une forme de somatisation.
Examens complémentaires:
Electro-encéphalogramme.
il faudrait pouvoir le réaliser dans les 24 heures qui suivent la crise.
éventuellement EEG de sommeil ou EEG ambulatoire pendant 24 heures.
mais un EEG normal n'élimine pas une épilepsie.
et un EEG anormal ne signifie pas que la crise est épileptique.
c'est la répétition des crises spontanées qui signe l'épilepsie.
Biologie:
glycémie sur bandelette au moment de la crise.
hyperlactatémie dans les 2 heures qui suivent la crise.
natrémie.
calcémie.
L'IRM est préférable au scanner:
elle permet la recherche d'étiologie dès la confirmation d'une épilepsie.
elle sera faite dans une épilepsie qui résiste au traitement.
elle est particulièrement indiquée dans les épilepsies focales.
IRM fonctionnelle:
c'est un outil précieux pour le neurochirurgien.
Ponction lombaire:
en cas de fièvre > 38°.
Fond d'oeil:
recherche d'un oedème et d'une perte des pulsations veineuses.
Vidéo-EEG:
elle enregistre la vidéo en même temps que l'EEG.
peut enlever un doute dans des cas exceptionnels.
L'analyse du génome est une voie d'avenir pour les épilepsies héréditaires:
une centaine de gènes sont impliqués.
Causes:
Formes idiopathiques: :
Les formes idiopathiques sont globalement d'origine génétique.
Elles représentent la majorité des cas.
Elles sont diagnostiquées dans l'enfance ou dans l'adolescence.
Les examens habituels ne mettent pas en évidence une lésion cérébrale.
Des antécédents familiaux sont souvent retrouvés.
Les mutations peuvent être héréditaires ou des mutations de novo.
Formes symptomatiques:
Tumeur du cerveau:
surtout les tumeurs bénignes: méningiome du cerveau, angiome caverneux.
mais aussi un glioblastome ou une métastase cérébrale.
une tumeur cérébrale est fréquemment révélée par une crise d'épilepsie.
Traumatisme crânien sévère:
l'épilepsie débute généralement dans les 2 ans qui suivent le traumatisme.
un hématome sous-dural peut être à l'origine de l'épilepsie.
Accident vasculaire cérébral ou hémorragie méningée:
la crise peut apparaitre au moment de l'AVC.
mais les crises apparaissent habituellement dans les 2 ans qui suivent l'AVC.
Infections du système nerveux central:
méningo-encéphalite herpétique.
abcès du cerveau.
tétanos,
paludisme.
neurocysticercose, ..
Lésion cérébrale anténatale ou périnatale:
anomalies héréditaires ou congénitales provoquant une lésion du cerveau.
rubéole ou toxoplasmose anténatales, phénylcétonurie.
traumatisme ou hypoxie périnataux.
voir épilepsie de l'enfant, ..
Intoxications:
l'intoxication alcoolique aiguë entraîne des crises généralisées.
la strychnine, le plomb, les organo-phosphorés, les amphétamines,
l'héroïne, la cocaïne, au cours d'un surdosage ou au moment du sevrage.
tramadol, bupropion, terpènes (camphre, menthol, eucalyptol).
monoxyde de carbone, vasoconstricteurs du nez, tisane de badiane de Chine.
syndrome de sevrage d'un nouveau-né de mère toxicomane.
il s'agit d'une crise unique, ou pendant le temps que dure l'intoxication.
Epilepsie iatrogène:
antiarythmiques, tricycliques, lithium, neuroleptiques, théophylline,
bêta-lactamines, quinolones, isoniazide, Ganciclovir, Ginko biloba,
tramadol, immunosuppresseurs, produits de contraste, chloroquine,
thiocolchicoside, glutamate, aspartate, acétylcholine, ..
Troubles métaboliques:
l'hypoglycémie, l'hypocalcémie.
une variation sévère de la natrémie ou de la kaliémie.
l'encéphalopathie hépatique, la phénylcétonurie, ..
la crise a lieu pendant le trouble métabolique.
Dette de sommeil:
elle peut être un facteur déclenchant les crises.
Stimulation lumineuse intermittente des écrans cathodiques:
la sensibilisation aux stimulations lumineuses intermittente est objectivable.
elle peut être testée au cours d'un EEG.
Signes d'orientation:
Signes | Orientation |
fièvre et raideur du cou | méningite, hémorragie méningée |
oedème papillaire au FO | hypertension intracrânienne |
perte des pulsations veineuses au FO | hypertension intracrânienne |
déficit neurologique focal | tumeur du cerveau, AVC, paralysie post-critique |
irritabilité neuromusculaire généralisée | intoxication, sevrage d'alcool, hypocalcémie, hypomagnésémie |
taches café-au-lait, taches hypochromiques | sclérose tubéreuse de Bourneville, neurofibromatose |
notion de traumatisme crânien | hématome sous-dural |
retour d'une zone tropicale | paludisme |
cirrhose | encéphalopathie hépatique |
grossesse | éclampsie |
Prévention:
Qualité des soins périnataux:
pour éviter les séquelles neurologiques..
Eviter les facteurs déclenchants des crises:
l'alcool, la caféine et les drogues..
le manque de sommeil.
la stimulation lumineuse intermittente chez un sujet photosensible.
le bruit et le stress.
les médicaments épileptogènes.
Prévention des complications au moment des crises:
éviter les sports à risque: escalade, natation, plongée, parachutisme.
conseiller les douches plutôt que les bains.
le réglage du chauffe-eau devra être modéré pour éviter les brûlures.
éviter d'utiliser un fer à repasser.
dans les lits superposés éviter le lit du haut.
éviter de monter sur une échelle.
informer le patient sur les risques de conduite des véhicules.
le permis de conduire (permis A) est autorisé si le traitement est efficace.
le permis de transport en commun n'est pas autorisé aux épileptiques.
(noter dans le dossier médical que ces informations ont été données par écrit)
Orientation thérapeutique:
Education thérapeutique:
voir épilepsie - CONSEILS.
Traitement d'une crise:
noter l'heure du début de la crise.
protéger le patient des traumatismes, l'éloigner des objets pouvant le blesser.
assurer la liberté des voies aériennes, ne pas gêner les mouvements.
ne pas faire boire.
mettre en position latérale de sécurité, pendant ou après la phase convulsive.
faire une glycémie capillaire.
placer un oxymètre de pouls à l'index et surveiller l'oxymétrie.
A la 5e minute d'une crise d'épilepsie prévoir l'état de mal épileptique:
il ne faut pas laisser s'installer un état de mal épileptique.
plus le traitement est tardif et moins il est efficace.
clonazépam 1mg/1mL: 0,015 mg/kg à diluer en iv.
ou midazolam 5mg/mL,: 0,15mg/kg en im.
diazépam 10 mg, 1am en iv très lente, en 2 à 5 minutes, chez l'adulte:
mais les convulsions rendent l'intraveineuse difficile.
si l'injection iv est impossible, même dose par voie intrarectale ou en im.
arrêter l'injection en cas de signe de défaillance respiratoire.
elle nécessite d'avoir un matériel de réanimation respiratoire.
la voie im est plus aisée pendant les convulsions et est moins dangereuse.
le diazépam doit agir en 5 minutes.
l'injection rectale est utilisée chez le nourrisson à la dose de 0,5mg/kg.
éventuellement oxygéner le patient.
hospitalisation
s'il s'agit d'une première crise avec un déficit neurologique.
ou si la crise dure encore à la 10è minute.
Alerte
Crise d'épilepsie qui dure 5 minutes: ................................ benzodiazépine iv ou im Crise qui dure à la 10è minute: ......................................... appel du 15 2 crises consécutives, sans reprise de conscience: ......... appel du 15 Pour une 2è injection de benzodiazépine à la 10è minute demander l'avis du 15 |
Epilepsie dont on connaît la cause:
traitement étiologique.
Traitement de fond de l'épilepsie:
avoir une certitude clinique ou encéphalographique avant le traitement:
une crise d'épilepsie unique ne signifie pas que le patient est épileptique:
dans la moitié des cas elle ne se renouvellera pas.
si le diagnostic n'est pas formel ne pas traiter avant la crise suivante:
sauf en cas de lésion cérébrale ou d'anomalie de l'EEG.
en épileptologie on ne fait pas de traitement d'épreuve.
dès que l'on a la certitude de crises récidivantes, commencer le traitement:
préférer la monothérapie et avec une molécule qui n'altère pas la vigilance.
le traitement freine la dégradation de la fonction cognitive chez l'enfant.
les antiépileptiques:
certains antiépileptiques peuvent aggraver les crises: Dihydan, Tégretol, ..
produits récents étant mieux tolérés: Lamictal, Neurontin, Trileptal, Keppra.
commencer par un antiépileptique à large spectre: Dépakine ou Lamictal.
épilepsie partielle:
lamotrigine compr. 25 mg, 25mg/j au début, puis augmenter les doses.
carbamazépine LP 200 et 400, 1co/j. et progresser jusqu'à 10 ou 15mg/kg.
gabapentine 300mg, débuter par 1géX3/j.
épilepsie généralisée:
lamotrigine compr. 25 mg, 25mg/j au début, puis augmenter les doses.
acide valproïque chrono 500mg: 1 à 3 co. le soir.
absence:
acide valproïque chrono 500mg: 1 à 3 co. le soir.
mais éviter si possible le valproate chez une femme en âge de procréer.
Epilepsie réfractaire:
durée pour stabiliser un patient:
habituellement 1 à 3 ans.
le traitement médical ne contrôle que 70% des épilepsies.
si les crises persistent, rechercher la prise:
d'un toxique: alcool, cocaïne.
ou d'un médicament épileptogène.
ou d'un médicament qui réduit l'efficacité du traitement.
s'assurer que les crises persistent:
faire remplir au patient un agenda des crises.
vérifier qu'il s'agit bien d'une épilepsie.
s'assurer que le patient prend bien son traitement.
faire un dosage sérique des médicaments:
il est utile de doser: l'acide valproïque, la carbamazépine, la phénytoïne.
il seront faits 3 heures après la prise du médicament.
les dosages permettent de vérifier le taux efficace et l'observance.
le premier facteur d'inobservance est un effet indésirable du médicament.
corriger le traitement:
après avoir augmenté les doses en monothérapie passer à la bithérapie.
il reste 20% d'épilepsies pharmacorésistantes.
traitement chirurgical:
il s'adresse aux épilepsies focales pharmacorésistantes.
il est à discuter après 2 ans d'échec de traitements médicaux différents.
il consiste à réséquer le réseau épileptogène.
Arrêt du traitement:
s'il n'y a pas eu de crise depuis 2 ou 3 ans, et si l'EEG est normalisé.
réduire progressivement les doses pendant 6 à 18 mois.
il faut maintenir la surveillance clinique et électroencéphalographique.
avertir le patient du risque de rebond.
chez l'enfant l'épilepsie disparaît 6 fois sur 10 au moment de l'adolescence.
Centre de compétence:
https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/Clinics_Search_Simple.php?lng=FR
_____________________________________________________________
Bibliographie du patient
-pour l'adulte: Epilepsie (collection Que sais-je).
-pour l'enfant: Super-Maxi-Star, bande dessinée des éditions Simep.
______________________________________________________________
diazépam 10mg/2ml: Valium 10 injectable
lamitrogène compr. 25mg: Lamictal 25
carbamazépine LP 200 et 400mg: Tégretol LP 200 et 400
gabapentine 300mg: Neurontin 300
acide valproïque chrono: Dépakine chrono (1ère prescription par spécialiste)
EPILEPSIE de l'ADULTE
Décharges électriques excessives dans un groupe de neurones du cortex
Clinique:
Epilepsie focale (60% des cas):
le foyer est situé sur une zone d'un hémisphère cérébral.
mouvements convulsifs d'un membre: crise de Bravais-Jackson.
ou activité motrice coordonnée, pouvant aller jusqu'à une fugue inconsciente.
ou hallucinations visuelles, auditives, tactiles.
ou phénomènes sensitifs paresthésies, ..
ou phénomènes affectifs, bouffées émotionnelles, violences, rires, ..
ou impression de déjà vu.
ou troubles végétatifs, tachycardie, hypotension, diarrhée, ..
ou état crépusculaire avec sensation d'étrangeté.
la conscience est le plus souvent conservée.
durée de la crise: de quelques secondes à quelques heures.
une crise partielle peut se transformer en crise généralisée.
Epilepsie généralisée (30% des cas):
la décharge diffuse dans les 2 hémisphères.
un cri peut inaugurer la crise.
chute avec perte de connaissance.
puis phase tonique avec contracture musculaire et apnée; pendant 10 à 30 sec.
puis phase tonico-clonique, pendant une 30 aine de secondes.
(ce sont des contractions des muscles des membres, du tronc et du visage)
puis phase résolutive avec hypotonie musculaire et confusion.
cette phase résolutive s'accompagne de respiration bruyante.
une cyanose peut accompagner la phase tonique.
la salivation ou la perte des urines sont des signes moins spécifiques.
une morsure de langue peut survenir pendant la phase tonique.
la fréquence cardiaque augmente de plus de 30% pendant et après la crise.
durée de la crise: 2 à 5 minutes (> 5 min., c'est un état de mal épileptique).
la fin de la crise est marquée par la phase de confusion post-critique.
celle-ci dure quelques minutes à quelques heures, avec respiration stertoreuse.
le patient n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé avant la crise.
autres formes d'épilepsie généralisée:
épilepsie-absence surtout chez l'enfant > 5 ans et chez l'adolescent.
crises atoniques, elles provoquent une chute.
crises myocloniques des membres sans perte de conscience.
spasmes infantiles.
Les auras épileptiques:
ce sont des prodromes qui annoncent parfois les crises:
auras végétatives: palpitations, épigastralgie, troubles vasomoteurs, ..
auras sensorielles: hallucinations visuelles, auditives, cénesthésiques, ..
auras psychiques: sentiment d'étrangeté ou angoisse ou impulsions, ..
Facteurs déclenchants:
manque de sommeil, jeûne, fatigue, stress.
effort physique intense.
chaleur de l'atmosphère ou fièvre.
émotion forte.
bruit intense.
lumières clignotantes.
alcool, drogues, excès de caféine.
Complications:
troubles cognitifs, surtout dans les épilepsies temporales.
les troubles cognitifs sont aggravés par certains médicaments.
psychose post-critique, c'est un trouble psychiatrique mais qui régresse.
les récidives peuvent être dues à une mauvaise observance.
chute, accident de la route ou noyade au cours d'une crise.
pneumopathie d'inhalation, l'inhalation ayant lieu pendant la crise.
troubles psychologiques dus au fait que la crise peut surprendre à tout moment.
état de mal épileptique.
mort subite inexpliquée de l'épileptique.
X une convulsion unique n'est pas une épilepsie, il faut au moins une récidive.
X à différencier d'une syncope associée à quelques clonies ou à une perte d'urines.
X ne pas confondre avec des dyskinésies, des myoclonies non épileptiques.,
X ne pas confondre avec une crise psychogène non épileptique:
souvent déclenchée par une émotion ou par la fatigue.
patient yeux fermés, ou convulsions, parfois même opisthotonos.
pas de tracé épileptique sur l'ECG au cours d'une crise.
la vidéo-électroencéphalographie peut confirmer le diagnostic.
elle est une forme de somatisation.
Examens complémentaires:
Electro-encéphalogramme.
il faudrait pouvoir le réaliser dans les 24 heures qui suivent la crise.
éventuellement EEG de sommeil ou EEG ambulatoire pendant 24 heures.
mais un EEG normal n'élimine pas une épilepsie.
et un EEG anormal ne signifie pas que la crise est épileptique.
c'est la répétition des crises spontanées qui signe l'épilepsie.
Biologie:
glycémie sur bandelette au moment de la crise.
hyperlactatémie dans les 2 heures qui suivent la crise.
natrémie.
calcémie.
L'IRM est préférable au scanner:
elle permet la recherche d'étiologie dès la confirmation d'une épilepsie.
elle sera faite dans une épilepsie qui résiste au traitement.
elle est particulièrement indiquée dans les épilepsies focales.
IRM fonctionnelle:
c'est un outil précieux pour le neurochirurgien.
Ponction lombaire:
en cas de fièvre > 38°.
Fond d'oeil:
recherche d'un oedème et d'une perte des pulsations veineuses.
Vidéo-EEG:
elle enregistre la vidéo en même temps que l'EEG.
peut enlever un doute dans des cas exceptionnels.
L'analyse du génome est une voie d'avenir pour les épilepsies héréditaires:
une centaine de gènes sont impliqués.
Causes:
Formes idiopathiques: :
Les formes idiopathiques sont globalement d'origine génétique.
Elles représentent la majorité des cas.
Elles sont diagnostiquées dans l'enfance ou dans l'adolescence.
Les examens habituels ne mettent pas en évidence une lésion cérébrale.
Des antécédents familiaux sont souvent retrouvés.
Les mutations peuvent être héréditaires ou des mutations de novo.
Formes symptomatiques:
Tumeur du cerveau:
surtout les tumeurs bénignes: méningiome du cerveau, angiome caverneux.
mais aussi un glioblastome ou une métastase cérébrale.
une tumeur cérébrale est fréquemment révélée par une crise d'épilepsie.
Traumatisme crânien sévère:
l'épilepsie débute généralement dans les 2 ans qui suivent le traumatisme.
un hématome sous-dural peut être à l'origine de l'épilepsie.
Accident vasculaire cérébral ou hémorragie méningée:
la crise peut apparaitre au moment de l'AVC.
mais les crises apparaissent habituellement dans les 2 ans qui suivent l'AVC.
Infections du système nerveux central:
méningo-encéphalite herpétique.
abcès du cerveau.
tétanos,
paludisme.
neurocysticercose, ..
Lésion cérébrale anténatale ou périnatale:
anomalies héréditaires ou congénitales provoquant une lésion du cerveau.
rubéole ou toxoplasmose anténatales, phénylcétonurie.
traumatisme ou hypoxie périnataux.
voir épilepsie de l'enfant, ..
Intoxications:
l'intoxication alcoolique aiguë entraîne des crises généralisées.
la strychnine, le plomb, les organo-phosphorés, les amphétamines,
l'héroïne, la cocaïne, au cours d'un surdosage ou au moment du sevrage.
tramadol, bupropion, terpènes (camphre, menthol, eucalyptol).
monoxyde de carbone, vasoconstricteurs du nez, tisane de badiane de Chine.
syndrome de sevrage d'un nouveau-né de mère toxicomane.
il s'agit d'une crise unique, ou pendant le temps que dure l'intoxication.
Epilepsie iatrogène:
antiarythmiques, tricycliques, lithium, neuroleptiques, théophylline,
bêta-lactamines, quinolones, isoniazide, Ganciclovir, Ginko biloba,
tramadol, immunosuppresseurs, produits de contraste, chloroquine,
thiocolchicoside, glutamate, aspartate, acétylcholine, ..
Troubles métaboliques:
l'hypoglycémie, l'hypocalcémie.
une variation sévère de la natrémie ou de la kaliémie.
l'encéphalopathie hépatique, la phénylcétonurie, ..
la crise a lieu pendant le trouble métabolique.
Dette de sommeil:
elle peut être un facteur déclenchant les crises.
Stimulation lumineuse intermittente des écrans cathodiques:
la sensibilisation aux stimulations lumineuses intermittente est objectivable.
elle peut être testée au cours d'un EEG.
Signes d'orientation:
Signes | Orientation |
fièvre et raideur du cou | méningite, hémorragie méningée |
oedème papillaire au FO | hypertension intracrânienne |
perte des pulsations veineuses au FO | hypertension intracrânienne |
déficit neurologique focal | tumeur du cerveau, AVC, paralysie post-critique |
irritabilité neuromusculaire généralisée | intoxication, sevrage d'alcool, hypocalcémie, hypomagnésémie |
taches café-au-lait, taches hypochromiques | sclérose tubéreuse de Bourneville, neurofibromatose |
notion de traumatisme crânien | hématome sous-dural |
retour d'une zone tropicale | paludisme |
cirrhose | encéphalopathie hépatique |
grossesse | éclampsie |
Prévention:
Qualité des soins périnataux:
pour éviter les séquelles neurologiques..
Eviter les facteurs déclenchants des crises:
l'alcool, la caféine et les drogues..
le manque de sommeil.
la stimulation lumineuse intermittente chez un sujet photosensible.
le bruit et le stress.
les médicaments épileptogènes.
Prévention des complications au moment des crises:
éviter les sports à risque: escalade, natation, plongée, parachutisme.
conseiller les douches plutôt que les bains.
le réglage du chauffe-eau devra être modéré pour éviter les brûlures.
éviter d'utiliser un fer à repasser.
dans les lits superposés éviter le lit du haut.
éviter de monter sur une échelle.
informer le patient sur les risques de conduite des véhicules.
le permis de conduire (permis A) est autorisé si le traitement est efficace.
le permis de transport en commun n'est pas autorisé aux épileptiques.
(noter dans le dossier médical que ces informations ont été données par écrit)
Orientation thérapeutique:
Education thérapeutique:
voir épilepsie - CONSEILS.
Traitement d'une crise:
noter l'heure du début de la crise.
protéger le patient des traumatismes, l'éloigner des objets pouvant le blesser.
assurer la liberté des voies aériennes, ne pas gêner les mouvements.
ne pas faire boire.
mettre en position latérale de sécurité, pendant ou après la phase convulsive.
faire une glycémie capillaire.
placer un oxymètre de pouls à l'index et surveiller l'oxymétrie.
A la 5e minute d'une crise d'épilepsie prévoir l'état de mal épileptique:
il ne faut pas laisser s'installer un état de mal épileptique.
plus le traitement est tardif et moins il est efficace.
clonazépam 1mg/1mL: 0,015 mg/kg à diluer en iv.
ou midazolam 5mg/mL,: 0,15mg/kg en im.
diazépam 10 mg, 1am en iv très lente, en 2 à 5 minutes, chez l'adulte:
mais les convulsions rendent l'intraveineuse difficile.
si l'injection iv est impossible, même dose par voie intrarectale ou en im.
arrêter l'injection en cas de signe de défaillance respiratoire.
elle nécessite d'avoir un matériel de réanimation respiratoire.
la voie im est plus aisée pendant les convulsions et est moins dangereuse.
le diazépam doit agir en 5 minutes.
l'injection rectale est utilisée chez le nourrisson à la dose de 0,5mg/kg.
éventuellement oxygéner le patient.
hospitalisation
s'il s'agit d'une première crise avec un déficit neurologique.
ou si la crise dure encore à la 10è minute.
Alerte
Crise d'épilepsie qui dure 5 minutes: ................................ benzodiazépine iv ou im Crise qui dure à la 10è minute: ......................................... appel du 15 2 crises consécutives, sans reprise de conscience: ......... appel du 15 Pour une 2è injection de benzodiazépine à la 10è minute demander l'avis du 15 |
Epilepsie dont on connaît la cause:
traitement étiologique.
Traitement de fond de l'épilepsie:
avoir une certitude clinique ou encéphalographique avant le traitement:
une crise d'épilepsie unique ne signifie pas que le patient est épileptique:
dans la moitié des cas elle ne se renouvellera pas.
si le diagnostic n'est pas formel ne pas traiter avant la crise suivante:
sauf en cas de lésion cérébrale ou d'anomalie de l'EEG.
en épileptologie on ne fait pas de traitement d'épreuve.
dès que l'on a la certitude de crises récidivantes, commencer le traitement:
préférer la monothérapie et avec une molécule qui n'altère pas la vigilance.
le traitement freine la dégradation de la fonction cognitive chez l'enfant.
les antiépileptiques:
certains antiépileptiques peuvent aggraver les crises: Dihydan, Tégretol, ..
produits récents étant mieux tolérés: Lamictal, Neurontin, Trileptal, Keppra.
commencer par un antiépileptique à large spectre: Dépakine ou Lamictal.
épilepsie partielle:
lamotrigine compr. 25 mg, 25mg/j au début, puis augmenter les doses.
carbamazépine LP 200 et 400, 1co/j. et progresser jusqu'à 10 ou 15mg/kg.
gabapentine 300mg, débuter par 1géX3/j.
épilepsie généralisée:
lamotrigine compr. 25 mg, 25mg/j au début, puis augmenter les doses.
acide valproïque chrono 500mg: 1 à 3 co. le soir.
absence:
acide valproïque chrono 500mg: 1 à 3 co. le soir.
mais éviter si possible le valproate chez une femme en âge de procréer.
Epilepsie réfractaire:
durée pour stabiliser un patient:
habituellement 1 à 3 ans.
le traitement médical ne contrôle que 70% des épilepsies.
si les crises persistent, rechercher la prise:
d'un toxique: alcool, cocaïne.
ou d'un médicament épileptogène.
ou d'un médicament qui réduit l'efficacité du traitement.
s'assurer que les crises persistent:
faire remplir au patient un agenda des crises.
vérifier qu'il s'agit bien d'une épilepsie.
s'assurer que le patient prend bien son traitement.
faire un dosage sérique des médicaments:
il est utile de doser: l'acide valproïque, la carbamazépine, la phénytoïne.
il seront faits 3 heures après la prise du médicament.
les dosages permettent de vérifier le taux efficace et l'observance.
le premier facteur d'inobservance est un effet indésirable du médicament.
corriger le traitement:
après avoir augmenté les doses en monothérapie passer à la bithérapie.
il reste 20% d'épilepsies pharmacorésistantes.
traitement chirurgical:
il s'adresse aux épilepsies focales pharmacorésistantes.
il est à discuter après 2 ans d'échec de traitements médicaux différents.
il consiste à réséquer le réseau épileptogène.
Arrêt du traitement:
s'il n'y a pas eu de crise depuis 2 ou 3 ans, et si l'EEG est normalisé.
réduire progressivement les doses pendant 6 à 18 mois.
il faut maintenir la surveillance clinique et électroencéphalographique.
avertir le patient du risque de rebond.
chez l'enfant l'épilepsie disparaît 6 fois sur 10 au moment de l'adolescence.
Centre de compétence:
https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/Clinics_Search_Simple.php?lng=FR
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Bibliographie du patient
-pour l'adulte: Epilepsie (collection Que sais-je).
-pour l'enfant: Super-Maxi-Star, bande dessinée des éditions Simep.
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diazépam 10mg/2ml: Valium 10 injectable
lamitrogène compr. 25mg: Lamictal 25
carbamazépine LP 200 et 400mg: Tégretol LP 200 et 400
gabapentine 300mg: Neurontin 300
acide valproïque chrono: Dépakine chrono (1ère prescription par spécialiste)