PREVENTION du SUICIDE
Il est difficile à prévenir parce que les suicidaires ne sont pas un groupe homogène
Clinique:
Phase 1 de la menace:
le patient ne supporte plus sa souffrance.
il a des difficultés à faire face devant les événements.
il n'exprime pas son mal être.
l'entourage ne réagit pas efficacement.
apparition d'idées suicidaires.
mais le patient a encore des stratégies pour ne pas monter le scénario fatal.
Phase 2:
facteur déclenchant: rupture sentimentale, décès d'un proche, ..
l'entourage ne remarque rien, ou remarque un désarroi.
entrée en situation de crise.
l'idée de suicide revient à l'esprit plusieurs fois par jour.
plan du passage à l'acte: recherche des moyens, mise au point du scénario.
deux suicidés sur 3 évoquent leur projet de suicide.
Phase 3:
le scénario est au point.
le sujet ne voit que le suicide comme mode de sortie de sa souffrance.
passage à l'acte.
Les 3 niveaux de risque: Urgence faible: relation de confiance établie avec un praticien. est à la recherche de communication. cherche des solutions à ses problèmes. pense au suicide, mais n'a pas de scénario suicidaire précis. pense encore à des moyens et à des stratégies pour faire face à la crise. n'est pas anormalement troublé, mais est psychologiquement souffrant. Urgence moyenne: présente un équilibre émotionnel fragile. envisage le suicide dont l'intention est claire. pense au suicide de plus en plus souvent. a envisagé un scénario suicidaire, mais dont l'exécution est reportée. ne voit pas d'autre recours que le suicide pour cesser de souffrir. exprime directement ou indirectement son désarroi ou reste isolé. Urgence élevée: décidé, le passage à l'acte est planifié et prévu pour les jours suivants. coupé de ses émotions, rationalisant sa décision, ou très émotif, troublé. immobilisé par la dépression ou dans un état de grande agitation. la douleur et la souffrance sont omniprésentes ou complètement tues. accès direct et immédiat à un moyen de se suicider: arme, médicament. a le sentiment d'avoir tout fait et tout essayé. très isolé. |
X différenciation difficile avec le chantage au suicide sans intention de suicide.
Causes et corrélations: (à dépister):
Les comportements à risque:
tentative antérieure de suicide: c'est le facteur de risque le plus prédictif.
(10% des sujets ayant fait une tentative de suicide finissent par se suicider)
déclaration de l'intention de se suicider (par idéal, dignité, excès de soucis).
crise de désespoir, fugues.
refus de s'alimenter, de se soigner.
automutilations.
expression d'un sentiment d'inutilité.
idée de mort, désir de "dormir longtemps", désir de "partir loin".
sujet organisant ses propres funérailles.
dispositions testamentaires sans nécessité logique.
Facteurs psychiatriques (retrouvé chez plus de la majorité des suicidaires):
syndrome dépressif, surtout dans le cas du syndrome bipolaire .
éthylisme avec dépendance à l'alcool.
schizophrénie.
toxicomanies, et toutes conduites addictives telles que le jeu pathologique.
ivresses chez l'adolescent, "binge drinking".
troubles du comportement alimentaire.
état limite.
anxiété insidieuse, peu paroxystique.
névrose hystérique.
inhibition de l'agressivité vis à vis d'autrui, laquelle est retournée contre soi.
Facteurs individuels:
comportement impulsif, l'impulsivité favorisant le passage à l'acte.
stress post-traumatique.
antécédents de fugues.
absentéisme scolaire ou échec scolaire chez un adolescent.
épreuves difficiles subies pendant l'enfance, comme le décès d'un parent.
sujet émotif, avec un imaginaire riche, et peu inséré dans le réel.
anhédonie, troubles de la concentration mentale, insomnies.
incapacité à réguler ses émotions et à se projeter dans l'avenir.
minorités sexuelles: gay, lesbienne, bisexuel, transgenre, intersexe, queer.
maladie chronique douloureuse ou invalidante.
message explicite du patient ''je n'en peux plus, je veux en finir''.
Facteurs sociologiques:
l'isolement social et affectif, avec sentiment d'être inutile.
antécédents familiaux de conduite suicidaire (vulnérabilité génétique).
carence affective ou de maltraitance dans les premières années de la vie.
dépression de la mère.
homme âgé qui souffre, qui vit seul et qui n'a aucun projet.
agriculteurs, personnes incarcérées.
séparation, veuvage ou divorce.
la femme jeune est surtout concernée par les tentatives de suicide.
des idées suicidaires peuvent commencer à apparaître à l'âge de 3 ans.
Facteurs environnementaux:
événement précipitant entraînant une déception brutale.
problèmes scolaires avec l'échec envisagé des ambitions professionnelles.
problèmes sentimentaux, rupture après une relation amoureuse.
problèmes parentaux: perte précoce d'un parent, parents alcooliques, ..
problèmes conjugaux: maltraitance, conflits.
problèmes professionnels, travail peu valorisant, harcèlement, chômage.
problèmes financiers.
influence d'un livre ou d'un film: "13 reasons why".
exemple pris pour modèle, lorsqu'une personnalité se suicide.
sujets ayant subi des violences.
deuil avec un travail de deuil qui dépasse le temps normal.
-Facteurs iatrogènes:
progabaline, ..
-Cas particulier:
suicide rationnel, en cas de maladie grave en fin de vie.
suicide décidé par un patient après un refus à la demande d'euthanasie.
kamikase voulant faire passer un message politique ou confessionnel.
suicides collectifs: généralement dus au pouvoir de suggestion d'un gourou.
Prévention:
Connaître les facteurs de protection du suicide:
Sens de l'humour.
Capacité à exprimer ses émotions.
Capacité à résoudre les problèmes.
Envie de réussir, d'avoir du succès, d'être estimé.
Parentalité.
Soutien de la famille ou des amis.
Croyance religieuse.
Conduite à tenir:
Interrogation sur le risque suicidaire au cours de l'interrogatoire:
aborder le sujet sans parler de suicide d'emblée.
" Avez-vous perdu le plaisir de vivre ? "
" Vous sentez-vous abattu, déprimé ou désespéré ? "
si oui:
" Est-ce que vous souffrez au point de penser à en finir ? "
si oui:
" Avez-vous décidé par quel moyen ? "
" Et quand voulez-vous le faire ?"
laisser du temps pour les réponses et apprécier le degré de l'urgence.
ces questions ne peuvent rien prévenir, mais permettent au sujet de s'exprimer.
Fonction antisuicide de facebook:
lorsqu'un site émet des propos inquiétants, un mot est envoyé à son auteur:
''Quelqu'un qui a vu tes publications pense que tu ne vas pas très bien.''
''Nous sommes là si tu as besoin d'aide.''
il est alors proposé un numéro d'assistance au sujet en détresse.
Faire le bilan de ce qui est négatif:
ne pas attendre les confidences spontanées.
mais sonder l'état de malaise, surtout chez les adolescents.
lui faire exprimer tout ce qui ne va pas.
plus un suicidaire parle de ses problèmes, moins il fait de tentative.
le faire réfléchir sur les solutions possibles.
aider le patient à résoudre ses difficultés.
conseiller la suppression de tout ce qui est dangereux dans la maison:
armes, médicaments, produits chimiques.
Mettre en évidence tout ce qui est positif:
retrouver les raisons de vivre:
mettre en avant tout ce qui peut changer dans la vie du patient.
quelles sont les activités qui le passionnaient et qu'il pourrait reprendre.
envisager les projets possibles: sports, associations, ..
si le patient retrouve des raisons de vivre, il aura envie de vivre.
créer du lien social:
parfois quelques phrases suffisent à détourner l'idée de suicide.
évaluer les capacités de soutien du patient par l'entourage.
famille, amis, école, milieu professionnel, travailleurs sociaux, réseau.
aider concrètement le patient à trouver une personne ou une association.
renforcer le narcissisme:
le patient doit retrouver l'estime de soi.
se reconstruire une image dans la famille, dans la société.
l'ambition fournit de l'énergie.
se sentir acteur.
Pour un patient sensible aux symboles:
dire que le nuage noir, qu'il voit par la fenêtre, n'est qu'un aspect du ciel.
il faut fermer la fenêtre, descendre et aller dehors voir le ciel en entier.
et s'il y a un coin de ciel bleu revenir le lendemain pour voir s'il s'est étendu.
Rester en contact avec le patient à risque:
instaurer un lien de confiance, créer un climat d'empathie.
ne pas dire brutalement au patient ''il faut voir un psy'':
mais orienter peu à peu vers un professionnel de l'écoute.
reposer ouvertement la question sur les envies suicidaires:
cette attitude ne renforce pas l'envie suicidaire.
elle ouvre la porte du dialogue.
ne pas rencontrer la famille sans l'accord du patient.
montrer au patient qu'il n'est pas abandonné, lui offrir un espace d'écoute.
lui donner par écrit un numéro d'appel:
numéro de S.O.S. Amitié ou de Suicide Ecoute:01 45 39 40 00.
l'Union Nationale pour la Prévention du Suicide regroupe 19 associations.
lui donner par écrit la date du prochain rendez-vous:
passer un contrat de non-suicide jusqu'au prochain rendez-vous.
et envoyer une lettre au patient, s'il ne vient pas le jour du rendez-vous.
revoir régulièrement le patient:
fréquemment pendant la période de crise (1 ou 2 mois).
puis surveillance soutenue durant l'année qui suit la crise.
car les patients suicidaires sont peu observants des conseils médicaux.
il faut parfois le rappeler pour lui demander où il en est.
dans certains cas une thérapie cognitivo-comportementale peut être utile.
Traiter les maladies favorisant le suicide:
en particulier le syndrome dépressif.
mais le traitement de la dépression ne suffit pas à résoudre le problème.
attention au suicide par prise d'un antidépresseur à forte dose.
une hospitalisation de quelques jours peut permettre de laisser passer la crise.
Savoir décider de la nécessité d'une hospitalisation:
lorsque le patient laisse comprendre qu'il veut passer à l'acte:
" Je règle mes affaires et ça ira bien ".
" Dans trois jours tout sera réglé ".
En cas de tentative de suicide:
établir un contact psychiatrique dans les 48 heures.
en effet c'est dans l'émotion des premières heures que le suicidaire va se livrer.
envisager:
consultation chez un psychiatre.
ou thérapie cognitivo-comportementale.
ou hospitalisation en psychiatrie.
hospitalisation sur demande d'un tiers en cas de danger et refus de soins.
hospitalisation d'office si, en plus, le patient menace ses proches.
dans tous les cas, expliquer au patient les raisons du choix thérapeutique.
Prévoir une récidive:
un tiers des suicidaires font une nouvelle tentative dans l'année qui suit.
chez l'adolescent on peut envisager une thérapie familiale.
Responsabilité du médecin:
en cas de suicide réussi:
le médecin peut être condamné pour défaut d'appréciation du risque.
Responsabilité des media:
éviter l'influence, sur ses admirateurs, d'une personnalité qui se suicide.
éviter l'incitation au suicide sur Internet.
PREVENTION du SUICIDE
Il est difficile à prévenir parce que les suicidaires ne sont pas un groupe homogène
Clinique:
Phase 1 de la menace:
le patient ne supporte plus sa souffrance.
il a des difficultés à faire face devant les événements.
il n'exprime pas son mal être.
l'entourage ne réagit pas efficacement.
apparition d'idées suicidaires.
mais le patient a encore des stratégies pour ne pas monter le scénario fatal.
Phase 2:
facteur déclenchant: rupture sentimentale, décès d'un proche, ..
l'entourage ne remarque rien, ou remarque un désarroi.
entrée en situation de crise.
l'idée de suicide revient à l'esprit plusieurs fois par jour.
plan du passage à l'acte: recherche des moyens, mise au point du scénario.
deux suicidés sur 3 évoquent leur projet de suicide.
Phase 3:
le scénario est au point.
le sujet ne voit que le suicide comme mode de sortie de sa souffrance.
passage à l'acte.
Les 3 niveaux de risque: Urgence faible: relation de confiance établie avec un praticien. est à la recherche de communication. cherche des solutions à ses problèmes. pense au suicide, mais n'a pas de scénario suicidaire précis. pense encore à des moyens et à des stratégies pour faire face à la crise. n'est pas anormalement troublé, mais est psychologiquement souffrant. Urgence moyenne: présente un équilibre émotionnel fragile. envisage le suicide dont l'intention est claire. pense au suicide de plus en plus souvent. a envisagé un scénario suicidaire, mais dont l'exécution est reportée. ne voit pas d'autre recours que le suicide pour cesser de souffrir. exprime directement ou indirectement son désarroi ou reste isolé. Urgence élevée: décidé, le passage à l'acte est planifié et prévu pour les jours suivants. coupé de ses émotions, rationalisant sa décision, ou très émotif, troublé. immobilisé par la dépression ou dans un état de grande agitation. la douleur et la souffrance sont omniprésentes ou complètement tues. accès direct et immédiat à un moyen de se suicider: arme, médicament. a le sentiment d'avoir tout fait et tout essayé. très isolé. |
X différenciation difficile avec le chantage au suicide sans intention de suicide.
Causes et corrélations: (à dépister):
Les comportements à risque:
tentative antérieure de suicide: c'est le facteur de risque le plus prédictif.
(10% des sujets ayant fait une tentative de suicide finissent par se suicider)
déclaration de l'intention de se suicider (par idéal, dignité, excès de soucis).
crise de désespoir, fugues.
refus de s'alimenter, de se soigner.
automutilations.
expression d'un sentiment d'inutilité.
idée de mort, désir de "dormir longtemps", désir de "partir loin".
sujet organisant ses propres funérailles.
dispositions testamentaires sans nécessité logique.
Facteurs psychiatriques (retrouvé chez plus de la majorité des suicidaires):
syndrome dépressif, surtout dans le cas du syndrome bipolaire .
éthylisme avec dépendance à l'alcool.
schizophrénie.
toxicomanies, et toutes conduites addictives telles que le jeu pathologique.
ivresses chez l'adolescent, "binge drinking".
troubles du comportement alimentaire.
état limite.
anxiété insidieuse, peu paroxystique.
névrose hystérique.
inhibition de l'agressivité vis à vis d'autrui, laquelle est retournée contre soi.
Facteurs individuels:
comportement impulsif, l'impulsivité favorisant le passage à l'acte.
stress post-traumatique.
antécédents de fugues.
absentéisme scolaire ou échec scolaire chez un adolescent.
épreuves difficiles subies pendant l'enfance, comme le décès d'un parent.
sujet émotif, avec un imaginaire riche, et peu inséré dans le réel.
anhédonie, troubles de la concentration mentale, insomnies.
incapacité à réguler ses émotions et à se projeter dans l'avenir.
minorités sexuelles: gay, lesbienne, bisexuel, transgenre, intersexe, queer.
maladie chronique douloureuse ou invalidante.
message explicite du patient ''je n'en peux plus, je veux en finir''.
Facteurs sociologiques:
l'isolement social et affectif, avec sentiment d'être inutile.
antécédents familiaux de conduite suicidaire (vulnérabilité génétique).
carence affective ou de maltraitance dans les premières années de la vie.
dépression de la mère.
homme âgé qui souffre, qui vit seul et qui n'a aucun projet.
agriculteurs, personnes incarcérées.
séparation, veuvage ou divorce.
la femme jeune est surtout concernée par les tentatives de suicide.
des idées suicidaires peuvent commencer à apparaître à l'âge de 3 ans.
Facteurs environnementaux:
événement précipitant entraînant une déception brutale.
problèmes scolaires avec l'échec envisagé des ambitions professionnelles.
problèmes sentimentaux, rupture après une relation amoureuse.
problèmes parentaux: perte précoce d'un parent, parents alcooliques, ..
problèmes conjugaux: maltraitance, conflits.
problèmes professionnels, travail peu valorisant, harcèlement, chômage.
problèmes financiers.
influence d'un livre ou d'un film: "13 reasons why".
exemple pris pour modèle, lorsqu'une personnalité se suicide.
sujets ayant subi des violences.
deuil avec un travail de deuil qui dépasse le temps normal.
-Facteurs iatrogènes:
progabaline, ..
-Cas particulier:
suicide rationnel, en cas de maladie grave en fin de vie.
suicide décidé par un patient après un refus à la demande d'euthanasie.
kamikase voulant faire passer un message politique ou confessionnel.
suicides collectifs: généralement dus au pouvoir de suggestion d'un gourou.
Prévention:
Connaître les facteurs de protection du suicide:
Sens de l'humour.
Capacité à exprimer ses émotions.
Capacité à résoudre les problèmes.
Envie de réussir, d'avoir du succès, d'être estimé.
Parentalité.
Soutien de la famille ou des amis.
Croyance religieuse.
Conduite à tenir:
Interrogation sur le risque suicidaire au cours de l'interrogatoire:
aborder le sujet sans parler de suicide d'emblée.
" Avez-vous perdu le plaisir de vivre ? "
" Vous sentez-vous abattu, déprimé ou désespéré ? "
si oui:
" Est-ce que vous souffrez au point de penser à en finir ? "
si oui:
" Avez-vous décidé par quel moyen ? "
" Et quand voulez-vous le faire ?"
laisser du temps pour les réponses et apprécier le degré de l'urgence.
ces questions ne peuvent rien prévenir, mais permettent au sujet de s'exprimer.
Fonction antisuicide de facebook:
lorsqu'un site émet des propos inquiétants, un mot est envoyé à son auteur:
''Quelqu'un qui a vu tes publications pense que tu ne vas pas très bien.''
''Nous sommes là si tu as besoin d'aide.''
il est alors proposé un numéro d'assistance au sujet en détresse.
Faire le bilan de ce qui est négatif:
ne pas attendre les confidences spontanées.
mais sonder l'état de malaise, surtout chez les adolescents.
lui faire exprimer tout ce qui ne va pas.
plus un suicidaire parle de ses problèmes, moins il fait de tentative.
le faire réfléchir sur les solutions possibles.
aider le patient à résoudre ses difficultés.
conseiller la suppression de tout ce qui est dangereux dans la maison:
armes, médicaments, produits chimiques.
Mettre en évidence tout ce qui est positif:
retrouver les raisons de vivre:
mettre en avant tout ce qui peut changer dans la vie du patient.
quelles sont les activités qui le passionnaient et qu'il pourrait reprendre.
envisager les projets possibles: sports, associations, ..
si le patient retrouve des raisons de vivre, il aura envie de vivre.
créer du lien social:
parfois quelques phrases suffisent à détourner l'idée de suicide.
évaluer les capacités de soutien du patient par l'entourage.
famille, amis, école, milieu professionnel, travailleurs sociaux, réseau.
aider concrètement le patient à trouver une personne ou une association.
renforcer le narcissisme:
le patient doit retrouver l'estime de soi.
se reconstruire une image dans la famille, dans la société.
l'ambition fournit de l'énergie.
se sentir acteur.
Pour un patient sensible aux symboles:
dire que le nuage noir, qu'il voit par la fenêtre, n'est qu'un aspect du ciel.
il faut fermer la fenêtre, descendre et aller dehors voir le ciel en entier.
et s'il y a un coin de ciel bleu revenir le lendemain pour voir s'il s'est étendu.
Rester en contact avec le patient à risque:
instaurer un lien de confiance, créer un climat d'empathie.
ne pas dire brutalement au patient ''il faut voir un psy'':
mais orienter peu à peu vers un professionnel de l'écoute.
reposer ouvertement la question sur les envies suicidaires:
cette attitude ne renforce pas l'envie suicidaire.
elle ouvre la porte du dialogue.
ne pas rencontrer la famille sans l'accord du patient.
montrer au patient qu'il n'est pas abandonné, lui offrir un espace d'écoute.
lui donner par écrit un numéro d'appel:
numéro de S.O.S. Amitié ou de Suicide Ecoute:01 45 39 40 00.
l'Union Nationale pour la Prévention du Suicide regroupe 19 associations.
lui donner par écrit la date du prochain rendez-vous:
passer un contrat de non-suicide jusqu'au prochain rendez-vous.
et envoyer une lettre au patient, s'il ne vient pas le jour du rendez-vous.
revoir régulièrement le patient:
fréquemment pendant la période de crise (1 ou 2 mois).
puis surveillance soutenue durant l'année qui suit la crise.
car les patients suicidaires sont peu observants des conseils médicaux.
il faut parfois le rappeler pour lui demander où il en est.
dans certains cas une thérapie cognitivo-comportementale peut être utile.
Traiter les maladies favorisant le suicide:
en particulier le syndrome dépressif.
mais le traitement de la dépression ne suffit pas à résoudre le problème.
attention au suicide par prise d'un antidépresseur à forte dose.
une hospitalisation de quelques jours peut permettre de laisser passer la crise.
Savoir décider de la nécessité d'une hospitalisation:
lorsque le patient laisse comprendre qu'il veut passer à l'acte:
" Je règle mes affaires et ça ira bien ".
" Dans trois jours tout sera réglé ".
En cas de tentative de suicide:
établir un contact psychiatrique dans les 48 heures.
en effet c'est dans l'émotion des premières heures que le suicidaire va se livrer.
envisager:
consultation chez un psychiatre.
ou thérapie cognitivo-comportementale.
ou hospitalisation en psychiatrie.
hospitalisation sur demande d'un tiers en cas de danger et refus de soins.
hospitalisation d'office si, en plus, le patient menace ses proches.
dans tous les cas, expliquer au patient les raisons du choix thérapeutique.
Prévoir une récidive:
un tiers des suicidaires font une nouvelle tentative dans l'année qui suit.
chez l'adolescent on peut envisager une thérapie familiale.
Responsabilité du médecin:
en cas de suicide réussi:
le médecin peut être condamné pour défaut d'appréciation du risque.
Responsabilité des media:
éviter l'influence, sur ses admirateurs, d'une personnalité qui se suicide.
éviter l'incitation au suicide sur Internet.