SYNDROME HYPERKINETIQUE de l'ENFANT (fréquent)
ou troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité
Clinique:
Age et sexe:
début entre 4 et 12 ans.
6 fois plus souvent chez le garçon que chez la fille.
Déficit de l'attention:
étourderie, semble ailleurs quand on lui parle, se laisse distraire, papillonne.
en classe, décroche dès les premières minutes du cours.
absence de vision stratégique du travail à faire.
Hyperactivité motrice:
agitation, se tortille sur sa chaise, impossibilité de rester assis immobile.
maladresse, laisse tomber les objets, casse son matériel.
l'enfant peut "se figer" pendant la consultation, mais il ne tient pas longtemps.
Impulsivité:
incapable d'attendre son tour, interrompt le jeu de ses camarades.
agit ou répond précipitamment sans réfléchir, se montre impatient.
attitudes de provocation, conduites imprévisibles.
intolérance aux frustrations.
Difficultés scolaires:
trouble des apprentissages: dyslexie, dysorthographie ou dyscalculie.
réponses aux questions de façon inadaptée et précipitée.
tendance à la distraction, inaptitude à s'organiser.
difficulté à achever une activité et perturbation de l'activité des autres élèves.
Labilité émotionnelle:
variations de l'humeur d'un jour à l'autre.
colères.
intolérance aux frustrations.
comme l'instabilité physiologique normale d'un jeune enfant entre 2 et 4 ans.
Difficultés relationnelles:
refus de s'insérer dans le groupe mais aussi exclusion par le groupe.
trouble oppositionnel avec provocations.
l'enfant explore les limites qu'il peut transgresser.
perturbateur dans les jeux collectifs.
absence de respect des règles, coupe la parole.
manque de confiance en soi.
Conditions pour un diagnostic positif:
le début doit commencer avant l'âge de 7 ans.
les troubles doivent durer au minimum 6 mois.
les troubles doivent s'exprimer dans des lieux différents: école, famille, sport.
faire remplir le questionnaire de Conners aux parents.
Formes cliniques selon le DSM-IV:
forme avec une dominante inattention.
forme avec une dominante hyperactivité et impulsivité.
forme mixte.
Evolution:
les signes s'améliorent souvent vers l'âge de 10 à 12 ans.
mais il peut persister un trouble déficitaire avec hyperactivité chez l'adulte.
évolution possible vers une personnalité antisociale ou une délinquance.
X ne pas confondre:
avec un enfant turbulent ou colérique.
ni avec un enfant tyran, victime de ne pas avoir subi des frustrations.
ni avec une agitation aiguë par réaction à un événement familial.
ni avec l'agitation d'un enfant encéphalopathe ou d'un enfant psychotique.
ni avec un trouble des apprentissages: dyspraxie, dysgraphie.
ni avec la phase maniaque d'un syndrome bipolaire chez un adulte.
ni avec un syndrome de Gilles de la Tourette.
Examens complémentaires:
Pour le diagnostic, la clinique est suffisante.
Pour évaluer le profil attentionnel, demander un bilan neuro-psychologique.
Causes et corrélations:
Dysfonctionnement cérébral:
par retard de maturation corticale au cours du développement du cerveau.
il y aurait:
une défaillance du lobe frontal qui contrôle les inhibitions.
et une dysfonction du striatum.
une prédisposition génétique est aussi en cause:
un syndrome hyperkinétique est souvent retrouvé chez un des 2 parents.
D'autres facteurs sont identifiés, le syndrome étant multifonctionnel:
l'exposition pendant la grossesse de la mère à l'alcool au tabac ou au plomb.
la grande prématurité avant la 33e semaine du terme.
un poids de naissance inférieur à 1.500 grammes.
un environnement trop stimulant par exposition excessive aux écrans.
l'utilisation de media numériques dans la petite enfance.
un antécédent de traumatisme crânien.
les perturbateurs endocriniens ont aussi été mis en cause.
le non respect du rythme veille-sommeil.
des relations familiales difficiles.
Orientation thérapeutique:
Traitement individualisé en fonction:
des troubles de l'apprentissage.
de l'efficience intellectuelle.
du profil psychologique.
de l'environnement.
Pendant la consultation:
canaliser l'attention de l'enfant, pour ne pas perturber la consultation.
par exemple lui faire faire un dessin.
éventuellement faire sortir les parents pour discuter avec l'enfant seul.
Vérifier l'absence de facteur iatrogène surajouté:
bêta-stimulant, corticoïde, théophylline, toxicomanie, ..
Principes concernant l'éducation:
enseigner aux parents des comportements adaptés:
évaluer les compétences familiales.
éviter les heures passées devant la télévision.
accompagner l'enfant physiquement au lieu de lui donner des ordres.
récompenser l'enfant chaque fois qu'un progrès est observé.
apprendre des stratégies à l'enfant:
l'aider à organiser les tâches pour qu'il contrôle ses gestes.
donner des consignes courtes et claires.
lui confier des missions pour lesquelles il peut réussir.
à l'école lui faire distribuer les cahiers ou effacer le tableau.
lui fixer un périmètre géographique d'activité.
imposer un emploi du temps structuré avec des horaires fixes.
exiger que toute activité en cours d'exécution soit poursuivie jusqu'à la fin.
autoriser des moments d'agitation contrôlée dans un périmètre défini.
lui permettre de se défouler dans une activité physique: vélo, football, ..
une personne sans conflit avec l'enfant pourra l'aider pour ses devoirs:
et valoriser ce qu'il réussit, avec des attitudes positives, des récompenses.
ces principes doivent intervenir dès que les troubles commencent à s'installer.
Thérapie comportementale:
à commencer dès les premières difficultés d'apprentissage ou vers 7 ans.
désamorcer les conflits entre parents et enfants.
travail de gestion du comportement.
développer les capacités inhibitrices.
Relaxation:
individuelle ou en groupe.
Exceptionnellement:
le méthylphénidate 10mg:
commencer par 1/2coX2/j. pour atteindre 0,5mg à 1mg/kg/j.
c'est la "pilule de l'obéissance".
dès le cours préparatoire, et pendant les jours d'école seulement.
après une première prescription hospitalière.
dans 25% des cas le médicament est sans effet après 1 mois de traitement.
s'il est inefficace il doit être arrêté.
s'il est efficace, son effet est uniquement suspensif et pendant 3 heures.
la durée du traitement est d'environ 1 an.
les amphétamine-like ont pour but de stimuler l'attention.
le méthylphénidate LP:
permet de diminuer le nombre de comprimés quand la dose est stable.
les avis sont partagés sur ces médicaments:
ils ne sont pas toujours efficaces.
ils peuvent avoir des effets indésirables.
à court terme, troubles cardiovasculaires ou neuropsychiques.
à long terme, on connaît mal leurs effets.
les anglo-saxons sont très favorables à ces médicaments.
en France les psychiatres sont réticents pour leur utilisation.
éviter le surtraitement et se méfier du risque d'usage détourné.
à réserver aux rares cas avec important retentissement scolaire et social.
le méthylphénidrate est un dopant interdit en cas de sport de compétition.
les neuroleptiques:
l'halopéridol comprimés à 2mg, 3 à 6 mg/kg/j.
il est exceptionnellement prescrit, et pendant une période limitée.
Chez l'adute:
même principe de traitement que chez l'enfant:
le relai pourra être pris par un Centre Médico-Psychologique.
en première intention prescrire une thérapie cognitivo-comportementale.
pour le méthylphénidate évaluer le rapport bénéfice / risque.
Association de patients:
https://hypersupers-tdah-france.france-assos-sante.org/
_____________________________________________________________
Bibliographie du patient
-L'enfant hyperactif, de Marie France Leheuzey (Ed. Odile Jacob).
_____________________________________________________________
méthylphénidate 10mg: Ritaline 10mg
méthylphénidate LP 20, 30 ou 40mg: Ritaline LP 20, 30 ou 40 (agit 6 heures)
méthylphénidate LP 18, 36 ou 54mg: Concerta LP 18, 36 ou 54 (agit 12 heures)
halopéridol 2mg: Haldol comprimés à 2mg
SYNDROME HYPERKINETIQUE de l'ENFANT (fréquent)
ou troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité
Clinique:
Age et sexe:
début entre 4 et 12 ans.
6 fois plus souvent chez le garçon que chez la fille.
Déficit de l'attention:
étourderie, semble ailleurs quand on lui parle, se laisse distraire, papillonne.
en classe, décroche dès les premières minutes du cours.
absence de vision stratégique du travail à faire.
Hyperactivité motrice:
agitation, se tortille sur sa chaise, impossibilité de rester assis immobile.
maladresse, laisse tomber les objets, casse son matériel.
l'enfant peut "se figer" pendant la consultation, mais il ne tient pas longtemps.
Impulsivité:
incapable d'attendre son tour, interrompt le jeu de ses camarades.
agit ou répond précipitamment sans réfléchir, se montre impatient.
attitudes de provocation, conduites imprévisibles.
intolérance aux frustrations.
Difficultés scolaires:
trouble des apprentissages: dyslexie, dysorthographie ou dyscalculie.
réponses aux questions de façon inadaptée et précipitée.
tendance à la distraction, inaptitude à s'organiser.
difficulté à achever une activité et perturbation de l'activité des autres élèves.
Labilité émotionnelle:
variations de l'humeur d'un jour à l'autre.
colères.
intolérance aux frustrations.
comme l'instabilité physiologique normale d'un jeune enfant entre 2 et 4 ans.
Difficultés relationnelles:
refus de s'insérer dans le groupe mais aussi exclusion par le groupe.
trouble oppositionnel avec provocations.
l'enfant explore les limites qu'il peut transgresser.
perturbateur dans les jeux collectifs.
absence de respect des règles, coupe la parole.
manque de confiance en soi.
Conditions pour un diagnostic positif:
le début doit commencer avant l'âge de 7 ans.
les troubles doivent durer au minimum 6 mois.
les troubles doivent s'exprimer dans des lieux différents: école, famille, sport.
faire remplir le questionnaire de Conners aux parents.
Formes cliniques selon le DSM-IV:
forme avec une dominante inattention.
forme avec une dominante hyperactivité et impulsivité.
forme mixte.
Evolution:
les signes s'améliorent souvent vers l'âge de 10 à 12 ans.
mais il peut persister un trouble déficitaire avec hyperactivité chez l'adulte.
évolution possible vers une personnalité antisociale ou une délinquance.
X ne pas confondre:
avec un enfant turbulent ou colérique.
ni avec un enfant tyran, victime de ne pas avoir subi des frustrations.
ni avec une agitation aiguë par réaction à un événement familial.
ni avec l'agitation d'un enfant encéphalopathe ou d'un enfant psychotique.
ni avec un trouble des apprentissages: dyspraxie, dysgraphie.
ni avec la phase maniaque d'un syndrome bipolaire chez un adulte.
ni avec un syndrome de Gilles de la Tourette.
Examens complémentaires:
Pour le diagnostic, la clinique est suffisante.
Pour évaluer le profil attentionnel, demander un bilan neuro-psychologique.
Causes et corrélations:
Dysfonctionnement cérébral:
par retard de maturation corticale au cours du développement du cerveau.
il y aurait:
une défaillance du lobe frontal qui contrôle les inhibitions.
et une dysfonction du striatum.
une prédisposition génétique est aussi en cause:
un syndrome hyperkinétique est souvent retrouvé chez un des 2 parents.
D'autres facteurs sont identifiés, le syndrome étant multifonctionnel:
l'exposition pendant la grossesse de la mère à l'alcool au tabac ou au plomb.
la grande prématurité avant la 33e semaine du terme.
un poids de naissance inférieur à 1.500 grammes.
un environnement trop stimulant par exposition excessive aux écrans.
l'utilisation de media numériques dans la petite enfance.
un antécédent de traumatisme crânien.
les perturbateurs endocriniens ont aussi été mis en cause.
le non respect du rythme veille-sommeil.
des relations familiales difficiles.
Orientation thérapeutique:
Traitement individualisé en fonction:
des troubles de l'apprentissage.
de l'efficience intellectuelle.
du profil psychologique.
de l'environnement.
Pendant la consultation:
canaliser l'attention de l'enfant, pour ne pas perturber la consultation.
par exemple lui faire faire un dessin.
éventuellement faire sortir les parents pour discuter avec l'enfant seul.
Vérifier l'absence de facteur iatrogène surajouté:
bêta-stimulant, corticoïde, théophylline, toxicomanie, ..
Principes concernant l'éducation:
enseigner aux parents des comportements adaptés:
évaluer les compétences familiales.
éviter les heures passées devant la télévision.
accompagner l'enfant physiquement au lieu de lui donner des ordres.
récompenser l'enfant chaque fois qu'un progrès est observé.
apprendre des stratégies à l'enfant:
l'aider à organiser les tâches pour qu'il contrôle ses gestes.
donner des consignes courtes et claires.
lui confier des missions pour lesquelles il peut réussir.
à l'école lui faire distribuer les cahiers ou effacer le tableau.
lui fixer un périmètre géographique d'activité.
imposer un emploi du temps structuré avec des horaires fixes.
exiger que toute activité en cours d'exécution soit poursuivie jusqu'à la fin.
autoriser des moments d'agitation contrôlée dans un périmètre défini.
lui permettre de se défouler dans une activité physique: vélo, football, ..
une personne sans conflit avec l'enfant pourra l'aider pour ses devoirs:
et valoriser ce qu'il réussit, avec des attitudes positives, des récompenses.
ces principes doivent intervenir dès que les troubles commencent à s'installer.
Thérapie comportementale:
à commencer dès les premières difficultés d'apprentissage ou vers 7 ans.
désamorcer les conflits entre parents et enfants.
travail de gestion du comportement.
développer les capacités inhibitrices.
Relaxation:
individuelle ou en groupe.
Exceptionnellement:
le méthylphénidate 10mg:
commencer par 1/2coX2/j. pour atteindre 0,5mg à 1mg/kg/j.
c'est la "pilule de l'obéissance".
dès le cours préparatoire, et pendant les jours d'école seulement.
après une première prescription hospitalière.
dans 25% des cas le médicament est sans effet après 1 mois de traitement.
s'il est inefficace il doit être arrêté.
s'il est efficace, son effet est uniquement suspensif et pendant 3 heures.
la durée du traitement est d'environ 1 an.
les amphétamine-like ont pour but de stimuler l'attention.
le méthylphénidate LP:
permet de diminuer le nombre de comprimés quand la dose est stable.
les avis sont partagés sur ces médicaments:
ils ne sont pas toujours efficaces.
ils peuvent avoir des effets indésirables.
à court terme, troubles cardiovasculaires ou neuropsychiques.
à long terme, on connaît mal leurs effets.
les anglo-saxons sont très favorables à ces médicaments.
en France les psychiatres sont réticents pour leur utilisation.
éviter le surtraitement et se méfier du risque d'usage détourné.
à réserver aux rares cas avec important retentissement scolaire et social.
le méthylphénidrate est un dopant interdit en cas de sport de compétition.
les neuroleptiques:
l'halopéridol comprimés à 2mg, 3 à 6 mg/kg/j.
il est exceptionnellement prescrit, et pendant une période limitée.
Chez l'adute:
même principe de traitement que chez l'enfant:
le relai pourra être pris par un Centre Médico-Psychologique.
en première intention prescrire une thérapie cognitivo-comportementale.
pour le méthylphénidate évaluer le rapport bénéfice / risque.
Association de patients:
https://hypersupers-tdah-france.france-assos-sante.org/
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Bibliographie du patient
-L'enfant hyperactif, de Marie France Leheuzey (Ed. Odile Jacob).
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méthylphénidate 10mg: Ritaline 10mg
méthylphénidate LP 20, 30 ou 40mg: Ritaline LP 20, 30 ou 40 (agit 6 heures)
méthylphénidate LP 18, 36 ou 54mg: Concerta LP 18, 36 ou 54 (agit 12 heures)
halopéridol 2mg: Haldol comprimés à 2mg